4 femmes scientifiques qui ont révolutionné l’informatique
Le 8 mars est la journée internationale des droits des femmes et le 11 février a eu lieu la Journée internationale des femmes et des filles de science. Une occasion de faire le point sur la place des femmes dans le secteur informatique.
Une étude menée par l’Institut de statistique de l’UNESCO en 2015 a révélé ceci : “moins de 30% des chercheurs dans le monde sont des femmes”. C’est suite à ce constat qu’est née cette journée internationale. Malgré des progrès réalisés cette dernière décennie, notamment avec la création en 2011 du programme Femmes du Numérique qui représente et encourage les femmes dans ce corps de métier, on constate tout de même que les femmes restent largement sous-représentées dans les domaines scientifiques et notamment en informatique. Elle ont pourtant été à l’origine d’innovations majeures et dont on se sert pour la plupart encore aujourd’hui. D’ailleurs, saviez-vous que le 1er programme informatique a été créé par une femme en 1843 ? Zoom sur quelques grandes informaticiennes qui ont marqué l’Histoire.
L’informaticienne Ada Lovelace, né en 1815 à Londres est connue pour être à l’origine du tout premier programme informatique de l’Histoire. Véritable pionnière de la science informatique, sa découverte résulte de ses travaux sur la machine analytique de Charles Babbage, qui n’est autre que… l’ancêtre de l’ordinateur ! En son hommage, un langage de programmation orienté objet a été créé en 1980 et appelé “Ada”. Sa dernière mise à jour date de 2012 et il est encore appris et utilisé aujourd’hui.
Vous connaissez sûrement le COBOL (Common Business Oriented Language) mais connaissez-vous Grace Hopper (née en 1906) surnommée “The Mother of Cobol” ? Ce langage créé en 1959, a pour but de rendre plus accessible la programmation informatique à des employés non-informaticiens des administrations, grâce à l’utilisation d’une syntaxe proche du langage naturel anglais. Le COBOL s’est très largement inspiré du langage FLOW-MATIC inventé par Grace Hopper quelques années plus tôt.
60 ans plus tard, malgré des prédictions régulières de sa disparition imminente, il reste le langage de prédilection des institutions bancaires internationales et est utilisé dans la plupart des systèmes de gestion administratifs. Décorée de nombreuses fois pour ses innovations et son rôle dans la marine américaine, Barack Obama lui décerne même en 2016 à titre posthume, la Médaille Présidentielle de la Liberté.
Il est fort probable que vous lisiez cet article grâce au Wi-Fi… donc grâce à Hedy Lamarr ! Née en 1914 en Autriche, elle s’est fait connaître pour sa carrière d’actrice d’abord en Europe puis aux États-Unis, à Hollywood. Mais en plus du cinéma, elle se passionne également pour l’ingénierie informatique. En 1941, dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale, elle met au point, en collaboration avec son ami le musicien George Antheil, un “système secret de communication” applicable aux torpilles radio-guidées permettant de rendre une attaque sous-marine très difficilement détectable par un ennemi.
Ce système fonctionne sur un principe appelé “étalement de spectre par saut de fréquence”, autrement dit, le signal contenant l’information se diffuse sur différentes fréquences radio et en change régulièrement d’une façon qui semble aléatoire, ce qui rend ce signal très difficile à interceptercar seul l’émetteur et le récepteur connaissent l’ordre d’enchaînement de ces fréquences. Ce système est encore utilisé aujourd’hui dans la plupart des transmissions militaires cryptées, mais est aussi l’ancêtre de systèmes que l’on connait tous tels que le GPS, le Bluetooth… et le Wi-Fi ! En 2018sort le documentaire “From Extase to Wifi” qui retrace son histoire de femme actrice et scientifique.
Après avoir obtenu une licence en Mathématiques, Margaret Hamilton (née en 1936) intègre le MIT (Massachusetts Institute of Technology) et commence à y développer des programmes de prévision météorologique ainsi que des programmes de détection d’avions pour l’armée américaine. En 1960, à l’âge de 24 ans, elle est repérée et recrutée par la NASA pour le poste de Directrice du Département Génie Logiciel… soit le département en charge de programmer les logiciels servant à la navigation et à l’alunissage qui seront embarqués dans les vaisseaux spatiaux de lamission Apollo 11, 9 ans plus tard !
Grâce à ses idées novatrices notamment en matière de systèmes d’interface homme-machine et en techniques d’automatisation de cycle de vie des applications, la mission fut couronnée de succès et l’alunissage a pu avoir lieu sans encombre. En effet, quelques minutes seulement avant que le module lunaire ne touche la surface du sol, un défaut de fonctionnement du système lié à la gestion de trop nombreuses tâches en simultané est détecté par l’ordinateur de bord qui parvient à le corriger automatiquement en ne priorisant que les tâches les plus importantes.
À la manière d’un auto-diagnostic de l’ordinateur puis un Crtl+Alt+Suppr et “fin de tâche” automatique, ce qui était une avancée phénoménale en terme de programmation pour l’époque ! Il aura fallu attendre 47 ans après que Neil Armstrong ait posé le pied sur la Lune pour que Margaret Hamilton soit décorée en 2016 de la Médaille Présidentielle de la Liberté par Barack Obama.
La liste pourrait encore être complétée car de nombreuses femmes ont joué un rôle fondamental dans la transformation du monde de l’informatique. Aujourd’hui encore, de grandes scientifiques continuent d’innover dans ce milieu comme par exemple la physicienne australienne Michelle Yvonne Simmons qui a fondé en 2017 le centre ARC, dédié à la recherche sur les technologies quantiques.
Par ailleurs, chez nous la parité est le maître mot, nous encourageons aussi bien les femmes que les hommes à poursuivre leurs rêves d’innovation. Si vous avez un parcours scientifique et que vous souhaitez monter en compétence pour évoluer dans une carrière informatique, découvrez la JEMS Académie !